Comprendre des textes.
Présentation du ROLL
Comprendre des images et des textes.
Cycles 2 et 3
28/04/10
Le ROLL, ou Réseaux d’Observation Locaux de la Lecture est un outil qui permet de construire, développer et renforcer les compétences de compréhension des élèves. Basé sur des textes et des images, il propose une démarche complète : évaluation, analyse, remédiation, entraînement.
I. Présentation du ROLL.
Placé sous l'égide d'ECHILL, c’est un dispositif de lutte contre l'illettrisme de l'Université Paris 5.
Le Roll est co-dirigé par Alain Bentolila, Jean Mesnager et Bruno Germain.
Le ROLL s’appuie sur une démarche en trois temps :
- Evaluation : Des évaluations périodiques légères sont mises en œuvre tout au long du cycle.
- Analyse : L'analyse des résultats, assistée par des outils informatiques, révèle quels enfants ont besoin de soutien et la nature de leurs difficultés.
- Remédiation : Sont alors définis des itinéraires de remédiation personnalisés, mis en œuvre avec de nombreux outils, classiques ou nouveaux.
· Evaluations.
Le Roll propose des évaluations diagnostiques régulières, aux premier et deuxième trimestres ; et au troisième, une évaluation "bilan de progrès".
o Au cycle 3.
a. Il s'agit d'abord d'épreuves générales, destinées à tous, évaluant la compréhension de différents types de textes et documents (récits, exposés, recherche d'information). Elles donnent un aperçu du niveau de compréhension de chacun, et révèlent les élèves en difficulté.
b. Pour ces derniers suivent immédiatement des évaluations diagnostiques portant sur diverses composantes de la lecture, de la reconnaissance des mots à l'identification des personnages d'un récit, de la compréhension des phrases à la récupération d'informations dans des documents. Des profils personnels sont dégagés, points d'appui des itinéraires de remédiation.
o Au cycle 2.
Ce sont des évaluations diagnostiques qui sont d'emblée passées par tous.
Les domaines sont le langage oral, la conscience phonologique en GS et CP, les épreuves sur la compréhension des phrases et des textes. Là aussi, un groupe d'enfants en difficulté est dégagé, c'est à eux que s'appliqueront en priorité les démarches de remédiation.
· Analyse.
o Les analyses du premier type (dites générales) sont effectuées et mises en forme à l'aide d'un logiciel. Son emploi est particulièrement aisé.
o Les évaluations du 2° type, concernant seulement les élèves en difficulté, permettent de dégager les "profils" de chacun d'entre eux.
· Perfectionnement.
o L'atelier de questionnement de texte est le principal outil d'entraînement à la compréhension ; sous la conduite du maître, un petit groupe d'enfants en difficulté modérément hétérogène, s'interroge sur les sens précis d'un texte, à partir de ce que chacun a compris après la lecture. Cet exercice fait l'objet d'un protocole de déroulement très précis. Il permet d'acquérir chemin faisant les "gestes mentaux" de la compréhension. Il existe diverses variantes pour des niveaux différents.
o Des exercices d'entraînement sont proposés aux élèves, selon les besoins repérés. Ils visent à entraîner certaines compétences particulières (langage, consolidations dans le domaine graphophonologique, compréhension des phrases, compréhension du sens local, construction de l'implicite etc.). Des recueils de modèles d'exercices sont proposés aux maîtres, pour leur
permettre de construire leurs propres batteries.
Le ROLL propose des exercices de perfectionnement et de remédiation pour
les différents cycles qui vont permettre aux enfants de mieux accéder à la
compréhension :
a. Au cycle 2, des exercices sur le langage oral (prise de parole, lexique, syntaxe), la grapho-phonologie (correspondance entre l’écrit et l’oral, la conscience de l’écrit, la phonologie).
b. Au cycle 3, des exercices sur la reconnaissance de mots, les compétences syntaxiques, le travail de la mémoire, la construction du sens local (segmentation du texte et compréhension d’unités qui vont de la phrase à la proposition sémantique), pronominalisations, anaphores (mots ou expressions qui assurent la reprise des personnages, des objets, des faits…), les inférences, l’anticipation, l’organisation des textes, la recherche d’informations.
II. Présentation des AQTI (ateliers de questionnement
textes/images).
Qu’est-ce qu’un AQTI ? :
L'Atelier de Questionnement de Textes ou d’images est une pièce majeure de la pédagogie de la compréhension.
Sa fonction principale est rendre explicites, séance après séance, les opérations nécessaires à la compréhension.
Pendant l'activité, la discussion et l'échange sur des données objectives entre des enfants de niveaux différents (mais pas trop), est la source de nombreuses acquisitions. Le guidage du maître reste primordial.
Cette activité amène les enfants à des comportements plus efficaces pour leurs lectures ultérieures : mise en œuvre d'opérations mentales jusque là négligées, meilleure attention, lucidité constante (l'élève réalise mieux s'il comprend ou non.). En particulier, c'est lors de l'AQTI que se prend l'habitude de repérer l'indiscutable («C'est dans le texte ou ce n'est pas dans le texte ?")
C'est aussi un moment d'observation plus individualisée des enfants, d'évaluation complémentaire de leur niveau de compréhension à travers leurs réactions.
Dispositif :
Sept à huit enfants sont en atelier autour d'un même texte ou d’un texte/image (dont ils ont chacun un exemplaire), le maître jouant un rôle d'animateur. Le groupe est modérément hétérogène. Les autres enfants peuvent être en autonomie.
Rythme :
Cette activité doit être menée au moins une quinzaine de fois dans l'année (ex : 3 cycles de 5 séances pour un groupe de niveau donné).
Indispensable :
Pour préparer cette activité, le maître aura fait une analyse du texte qui pointe les éléments indispensables à la compréhension et leurs liens.
- Pour un texte narratif : personnages, lieux, éléments de l’action, déroulement des événements, émotions et caractères des personnages.
- Pour un texte documentaire : sujet du document, principales informations ou explications de phénomènes, système des enchaînements (énumératifs, de cause à effet ou d'opposition etc.)
L'activité se déroule en trois phases :
- 1) Lecture individuelle (5 minutes) :
Le texte est distribué caché. Les enfants le découvrent au signal du maître et le lisent silencieusement. A la fin de la lecture, ils le cachent à nouveau.
Le texte pourra être un extrait (400 mots environ au CE2, jusqu'à à 650 en CM2). Sa difficulté sera d'un niveau immédiatement supérieur à celle qui conviendrait en lecture autonome). On demande aux enfants de lire une seule fois, attentivement, mais à leur rythme habituel. Le temps de lecture silencieuse individuelle sera variable suivant la longueur du texte.
- 2) Echanges autour du texte (20 minutes) :
C'est la phase la plus longue de l’activité. Les enfants rapportent ce qu'ils ont compris du texte et en débattent.
Pendant cette phase centrale, les enfants n'ont plus le texte sous les yeux.
Devoir s'en écarter pour confronter ce qu'on en a retenu, puis y revenir dans la phase 3 fait l'originalité et l'efficacité de cette démarche.
Deux temps peuvent être distingués :
1° temps : échange informel (5 min)
Ouvrir la discussion par une question très large: " Qu’est ce qui se passe dans cette histoire ? " pour les textes narratifs ; "qu’est ce que ce texte nous apprend ?" pour les documentaires.
2° temps : échange dirigé (15 min)
Questionner ou orienter vers les constituants principaux qui n'ont pas été pointés lors du 1° temps.
Exemples de questions posées pour relancer :
(Pour un texte documentaire) : "Finalement, est-ce que l'on peut vivre sur la Lune ?"
(Pour un texte narratif) "D'après vous, pourquoi Nadège a-t-elle cassé le vase ?"
Dans la réalité on passera insensiblement du temps 1 au temps 2.
Les interventions du maître :
· Il porte au tableau les constituants fondamentaux (voir plus haut) à mesure qu'ils sont proposés par les élèves.
· Dans ce cadre, il relance et oriente vers des éléments non pointés ; il suscite des interprétations ; si apparaissent des contradictions entre les enfants, il ne tranche pas ; si des interprétations erronées font l'unanimité, il ne dément pas.
· Il récapitule en fin de phase (à l'aide du tableau) les renseignements, en rappelant les interprétations contradictoires, et en faisant remarquer les points dont on n'a pas parlé.
· Il régule les échanges : il laisse parler et incite à l'écoute mutuelle, en réfrénant les plus bavards et encourageant les discrets, il arrête les débats trop longs sur un seul point, il fait en sorte qu'on aborde le maximum de constituants du sens dans le temps dont on dispose.
Utilisation du tableau : c'est un appui fondamental de l'activité.
· Les formulations devront être claires et les plus brèves possible. Il ne doit pas y avoir surcharge puisque les remarques seront limitées aux constituants. Cette exigence est fondamentale pour une bonne conduite de la phase 3.
- 3) Vérification (15 minutes + Lecture finale).
C'est pendant cette phase qu'on prend conscience de "ce qu'il faut faire pour comprendre".
Un premier moment de relecture individuelle est nécessaire. Puis on reprend les éléments du tableau et l'on recherche dans le texte la vérification des points ou la solution des questions restées en suspens.
Pour chaque item du tableau, la consigne est : chercher dans le texte ce qui
est vraiment dit.
L'activité se termine par une lecture orale du maître, qui établit par sa dimension expressive la compréhension définitive du texte, et consolide fortement les acquis récents.
Une exploration du site TFL permet de visualiser une vidéo montrant le déroulement d’un AQTI.
III. Organisation du ROLL
Cycle 2 d’Aprey :
Mme Gautheron a constitué deux groupes : GS/CP et CE1. Ces groupes fonctionnent le jeudi.
Les GS/CP travaillent à partir de la méthode CAPISCO (Goigoux-Cèbe,).
Les CE1 travaillent à partir des outils du ROLL.
Les GS/CP travailleront ensuite sur les outils du ROLL.
Villegusien :
Le dispositif fonctionne le mardi après-midi de 14h à 15h.
- Classe des CM :
Fonctionnement en trois groupes. Un groupe pendant quatre semaines avec Catherine Lapérouse travaillant sur la verbalisation des procédures nécessaires à la compréhension d’un texte. Un groupe en ATQI avec Fabienne Cavin et un autre en autonomie (les deux groupes alternent).
- CP et CE1/CE2 :
Les élèves ont été répartis en 4 groupes en fonction des compétences à travailler. Chaque enseignante (Mlle Tapprest et Mme Leconte) prend en charge deux groupes : un groupe en AQTI et le second en autonomie sur des activités de remédiation ou d’entraînement.
Mlle Tapprest a travaillé avec ses élèves particulièrement sur des récits.
Mme Leconte a proposé un travail sur des textes intitulés « ATQI syntaxe » : de courts textes dans lesquels la maîtrise de la syntaxe est un outil indispensable à la compréhension, travail sur les mots de liaison, les temps…).
- Classe de GS de Villegusien :
Les élèves travaillent en ateliers dirigés pendant la semaine : chacun bénéficie de deux AQTI dans la période. Ces ateliers sont complétés par des activités visant la compréhension : littérature, CAPISCO (Goigoux-Cèbe,).
IV. Prolongements de l’utilisation de l’outil.
- Importance de l’utilisation de l’écrit pour renforcer la compréhension :
· Construction d’outils méthodologiques.
· Introduction de l’écrit dans les séances (agir sur le texte, produire des textes…).
- Importance du questionnement pour amener les enfants à justifier leurs
réponses et expliciter leur démarche.
- L’équipement « ENR » permet d’envisager d’ors et déjà une interactivité
forte, propice aux échanges et donc à la construction du sens.
V. Exemple.
Déroulement de la séance « le peintre ».
Temps 1 : Mise en place de la situation.
- Rappel des séances précédentes.
- Présentation de la situation.
- Découverte du document.
Temps 2 : Lecture individuelle et choix de la phrase correspondant à l’illustration.
Temps 3 : Echange autour des documents.
- Observation et description de l’illustration (il est demandé aux élèves de
justifier leurs réponses).
- Lecture de chaque phrase et questionnement (recherche des personnages,
des lieux, des actions, du temps de l’action).
- Mise en relation de l’illustration et des phrases : recherche de la
correspondance ou non et justification des réponses.
Il peint le mur. (C’est maintenant. C’est le présent.)
Il va peindre le mur. ( Ça va avoir lieu. C’est le futur.)
Il a peint le mur qui est en briques. (Ça c’est déjà passé. C’est le
passé.)
Temps 4 : Vérification et validation.
Temps 5 : Travail sur la correspondance texte/image - Production d’une illustration
pour chacune des deux phrases.
Il n’a pas de tache sur lui.